--- English Transcript ---
Although there are statutes of limitations
for criminal accountability, there are no limitations
for the effects of these crimes on the victims.
The impacts last a lifetime
and statutes of limitations only serve
to deny victims access to justice while creating a loophole
for perpetrators to escape accountability for their actions.
I know because I'm a survivor of commercial childhood
sexual exploitation
and the production of child sex abuse material.
The perpetrator took away my liberties.
He took away my ability to trust, maintain relationships,
employment, and housing.
He took away my ability to think clearly, make decisions,
sleep well at night and move through life with ease.
But because the statute of limitations
that applied when the abuse occurred had expired
by the time the crimes were discovered,
the perpetrator was entitled to the legalities
that existed at the time the crimes occurred.
So he was able to circumvent an investigation
and his liberties were never obstructed.
Not even a misdemeanor
offensive touching charge could be pursued.
Statutes of limitations place a monumental burden on the
victim to report the crimes according
to an unrealistic timeframe
and make it difficult, if not impossible,
for law enforcement agencies
to conduct a thorough investigation.
There are many reasons why victims may not be able
to report these crimes promptly.
Some victims are entangled with the abusers years
after the explicit abuse ends.
In addition, perpetrators use all kinds of destructive tools
to silence their victims, including threats of harm,
coercion, gaslighting, torture,
and forced substance dependency.
It takes a very long time for victims
to disentangle themselves from this situation
and assemble the courage to file a report.
In my case, I spent decades actively avoiding the memories
of victimization. Avoidance of trauma
cues, like memories, are characteristic
of post-traumatic stress disorder
and can mean that victims avoid their memories at times
to the point of repressing or temporarily forgetting them.
In fact, I was so traumatized that I was unable
to access these memories until 20 years
after the explicit abuse had ended.
This is not an uncommon phenomenon for survivors like me.
These types of crimes have devastating effects on memory,
particularly when the abuse is ongoing
and starts at such a young age.
For me, the abuse began in very early childhood,
and by the time I finally remembered, the statutes
of limitations had passed
and I was denied access to the criminal justice system.
I was however, able to access some accountability
through the civil court system, which recognized tolling
of the statutes of limitations, understanding
that I reported as soon as I discovered
that a crime had taken place
and I should not be denied justice due
to a symptom of a disorder
the abuser imposed upon me. In the civil court system,
the trafficker was found liable for his abuse, but
--because it was not a criminal charge--he avoided having
to register as a sexual offender, which would have
provided the public with a safety warning.
In order for any accountability to be had, either civilly
or criminally, it's of utmost importance that statutes
of limitations be abolished
and the abolition be made retroactive so
that survivors like me who are affected
by the previous statute
of limitation can still access justice.
If this is not possible, it's of utmost importance
for justice systems to embrace the effects
of trauma on memory
and toll statutes of limitations until discovery.
Otherwise, jurisdictions deny victims access to justice
and allow offenders to escape accountability.
--- French Transcript ---
Bien qu'il existe des délais de prescription
pour la responsabilité pénale, il n'y a pas de prescription
pour les conséquences de ces crimes sur les victimes.
Les répercussions durent toute une vie
et les délais de prescription ne servent
qu'à empêcher les victimes d'accéder à la justice tout en permettant
aux criminels d'échapper à la responsabilité de leurs actes.
Je le sais parce que je suis moi-même une survivante de l'exploitation sexuelle
d'enfants à des fins commerciales
et de la production de matériel d'abus sexuels d'enfants.
L'auteur de ces actes m'a privée de mes libertés.
Il m'a privée de ma capacité à faire confiance, à entretenir des relations,
à trouver un emploi et un logement.
Il m'a privée de ma capacité à penser clairement, à prendre des décisions,
à bien dormir la nuit et à vivre ma vie sereinement.
Mais comme le délai de prescription
qui s'appliquait au moment où les abus ont été commis avait expiré
lorsque les crimes ont été découverts,
l'auteur a eu droit aux dispositions légales
qui existaient au moment où les crimes ont été commis.
Il a donc pu se soustraire à l'enquête,
et ses libertés n'ont jamais été entravées.
Pas même une accusation
d'attouchement offensant n'a pu être retenue.
Les délais de prescription imposent aux victimes
la charge monumentale de signaler
les crimes dans un délai irréaliste,
et les forces de l'ordre font face
à des difficultés, voire à l'impossibilité,
de mener une enquête approfondie.
Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles les victimes ne sont pas en mesure
de signaler rapidement ces crimes.
Certaines d'entre elles restent comme enchaînées à leurs agresseurs
des années après la fin de l'agression.
En outre, les auteurs des crimes utilisent toutes sortes d'outils destructeurs
pour réduire leurs victimes au silence, notamment les menaces de sévices,
la coercition, le détournement cognitif, la torture
et la dépendance forcée à des substances.
Il faut beaucoup de temps aux victimes
pour se sortir de cette situation
et trouver le courage de porter plainte.
Dans mon cas, j'ai passé des décennies à éviter activement
les souvenirs de mon état de victime. Le fait d'éviter les indices de traumatisme,
comme les souvenirs, est caractéristique
du syndrome de stress post-traumatique
et peut signifier que les victimes évitent leurs souvenirs
au point de les refouler ou de les oublier temporairement.
En fait, j'ai été tellement traumatisée que je n'ai pu
accéder à ces souvenirs que 20 ans
après la fin des abus explicites.
Ce phénomène n'est pas rare pour les survivants comme moi.
Ces types de crimes s'accompagnent d'effets dévastateurs sur la mémoire,
en particulier lorsque les abus sont continus
et commencent à un très jeune âge.
Dans mon cas, les abus ont commencé dès la petite enfance,
et lorsque j'ai fini par me souvenir, les délais
de prescription étaient dépassés
et l'accès au système de justice pénale m'a été refusé.
J'ai toutefois réussi à faire appliquer une certaine responsabilisation
par le biais du système judiciaire civil, qui a reconnu l'écoulement
des délais de prescription, comprenant
que j'avais porté plainte dès que j'avais découvert
qu'un crime avait été commis
et que je ne devais pas être privée de justice en raison
du symptôme d'un trouble
que l'agresseur m'avait imposé. Dans le cadre du système judiciaire civil,
le trafiquant a été jugé responsable de ses abus, mais
-- parce qu'il ne s'agissait pas d'une accusation criminelle -- il a évité de se voir
inscrit au registre des criminels sexuels, ce qui aurait
constitué un avertissement de sécurité pour le public.
Pour que toute responsabilité puisse être engagée, que ce soit au civil
ou au pénal, il est extrêmement important que les délais
de prescription soient abolis
et que l'abolition soit rétroactive afin que
les survivants comme moi, qui sont affectés
par l'ancien délai
de prescription, puissent encore avoir accès à la justice.
Si cela n'est pas possible, il est de la plus haute importance
que les systèmes judiciaires prennent en compte les effets
des traumatismes sur la mémoire
et suspendent les délais de prescription jusqu'à la découverte des faits.
Dans le cas contraire, les juridictions refusent aux victimes l'accès à la justice
et permettent aux criminels d'échapper à leurs responsabilités.
--- Spanish Transcript ---
A pesar de que existen leyes de prescripción
para la responsabilidad penal, no existen límites
para los efectos de estos delitos en las víctimas.
El impacto dura toda la vida
y las leyes de prescripción solo sirven
para negar a las víctimas el acceso a la justicia y crear un vacío
para que los delincuentes no se hagan responsables de sus acciones.
Lo sé porque soy sobreviviente de explotación sexual
infantil comercial
y la producción de material de abuso sexual infantil.
El delincuente me quitó mis libertades.
Robó mi capacidad de confiar, mantener relaciones,
empleo y vivienda.
Me quitó la capacidad de pensar claramente, tomar decisiones,
dormir bien y transitar la vida sin preocupaciones.
Pero, porque el plazo de la ley de prescripción
aplicable cuando se produjo el abuso había transcurrido
cuando se descubrieron los delitos,
el delincuente tenía derecho a lo estipulado por la ley
vigente en el momento de cometer los delitos.
Pudo evitar la investigación
y jamás se obstruyeron sus libertades.
No se le pudo acusar ni siquiera de
un delito menor, tocamiento indebido.
Las leyes de prescripción colocan una carga enorme
a las víctimas para que denuncien los delitos
según un marco irreal
y dificultan, si no imposibilitan,
que los organismos de seguridad
realicen una investigación exhaustiva.
Hay muchos motivos por los cuales las víctimas no
pueden denunciar rápidamente estos delitos.
Algunas víctimas están enganchadas con los abusadores
años después de que finaliza el abuso explícito.
Además, los delincuentes usan todo tipo de herramientas destructivas
para silenciar a las víctimas, incluidas amenazas de perjuicios,
coersión, manipulación, tortura
y dependencia forzada de sustancias.
Las víctimas tardan mucho tiempo en
desengancharse de esta situación
y reunir el coraje para presentar una denuncia.
En mi caso, pasé décadas evitando activamente los recuerdos
de la victimización. Evitar las
señales del trauma, como los recuerdos, es característico
del trastorno de estrés postraumático
y puede significar que a veces las víctimas eviten los recuerdos
hasta el punto de reprimirlos o olvidarlos temporariamente.
De hecho, estaba tan traumatizada que fui incapaz
de acceder a estos recuerdos hasta 20 años
después de que finalizó el abuso explícito.
Este no es un fenómeno infrecuente para sobrevivientes como yo.
Estos tipos de delito tienen efectos devastadores en la memoria,
especialmente cuando el abuso es continuo
y comienza a edad temprana.
En mi caso, el abuso comenzó en la niñez temprana y
para el momento en que finalmente recordé, los plazos
de las leyes de prescripción habían transcurrido
y se me negó el acceso al sistema de justicia penal.
Sin embargo, sí pude obtener algo de responsabilidad
en el sistema judicial civil, que reconoce la suspensión
de los plazos de prescripción y entiende
que presenté la denuncia tan pronto como descubrí
que se había cometido un delito
y no se me debía negar justicia por
un síntoma de un trastorno
que el abusador me ocasionó. En el sistema judicial civil,
el traficante fue encontrado responsable del abuso, pero
- como no era una acusación penal - evitó tener que
registrarse como delincuente sexual, lo que habría
proporcionado al público una advertencia de seguridad.
Para hacerles responsables, ya sea civil o
penalmente, es sumamente importante que se
deroguen las leyes de prescripción
y que la derogación sea retroactiva para
que los sobrevivientes como yo afectados
por la ley de prescripción
anterior puedan acceder a la justicia.
Si esto no fuera posible, es sumamente importante
que los sistemas judiciales reconozcan los efectos
del trauma en la memoria
y suspendan las leyes de prescripción hasta el descubrimiento.
De lo contrario, las jurisdicciones deniegan a las víctimas el acceso a la justicia
y permiten a los delincuentes escapar de su responsabilidad.